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21 Novembre 2011 Voyage en terres nomades (semaine 13)

Avant dernière semaine pour notre pilote Maxime Barat qui continue son périple en Mongolie. Il profite une dernière fois des grandes étendues désertiques.
« Mon visa russe étant prêt dans 6 jours je suis reparti pour une dernière boucle de 1500 kilomètres dans la région de Dadal, au Nord Est d’Oulan Bator. C’est génial, la piste commence au bout de 20 kilomètres. Pour ces derniers jours j’ai décidé de privilégier la navigation avec quelques portions en hors-piste. La Versys excelle en hors-piste. Entre Bayanjargalan et Delgehran, aucune piste ne relie ces deux villages sur la carte. Me voilà donc en train de chercher mon chemin dans les montagnes avant de trouver la ville où je passerai une excellente soirée dans cette famille.

La route vers Dadal sera ensuite semée d’embûches. Je me ferai tout d’abord arrêter pour un contrôle d’identité. Le souci c’est que mon passeport est à l’ambassade Russe à Oulan Bator. Malgré l’attestation de l’agence qui va me délivrer le visa, le policier me garde une heure pour essayer d’en apprendre plus sur moi. Il me laissera ensuite partir à la condition que je m’enregistre au poste de police de chaque ville traversée. La région est magnifique, je m’arrêterai à Binder où je serai invité à manger par un homme qui se révélera en fait être le shérif de la ville.

J’aurai vraiment aimé rallier Dadal par le parc naturel, mais il y a une grosse rivière qui n’est franchissable qu’en hiver lorsqu’elle est gelée. Je dois donc faire un sacré détour pour passer par le pont. La piste qui longe cette fameuse rivière est bien plus longue et difficile que prévue. J’ai fait une mauvaise chute à la sortie d’un gué et je dois faire 50 kilomètres de détour pour éviter de devoir traverser une rivière gelée dont la glace n’est peut être pas assez solide.

Comme si cela ne suffisait pas, à 20 kilomètres de Dadal, la piste arrive à un gué dont la glace vient d’être brisée par le passage d’un véhicule. Il n’y a aucun échappatoire possible. De plus, le soleil ne va pas tarder à se coucher. Je suis obligé de me lancer. La progression est difficile car les blocs de glace me déséquilibrent et l’eau glaciale qui m’arrive aux genoux me brûle, mais j’arrive finalement de l’autre côté. Pas question de trainer, je fonce jusqu’à Dadal avant d’être totalement gelé.

Je suis maintenant à 750 kilomètres de piste d’Oulan Bator et il ne me reste plus que deux jours pour rentrer. Il ne faudra pas trainer, mais les paysages en valent la peine et je n’aurai pas l’occasion de revenir de sitôt alors autant en profiter. Le problème, c’est que sur le trajet du retour la neige réapparait. C’est beau de voir cette steppe toute blanche mais je dois tenir mon programme à tout prix, alors je roule.

Je prends maintenant beaucoup de plaisir à rouler et j’en profite car c’est aussi la dernière fois que je fais ma trace dans la neige avant longtemps. Pour ne pas perdre trop de temps, je limite les arrêts. Je mettrai tout de même 10 heures pour parcourir les 330 kilomètres qui me séparent d’Ondorhan. La moitié se fera sur la neige. Le lendemain je rentrerai sur Oulan Bator après 400 kilomètres et 8 heures de moto. Au passage, j’irai faire un petit tour dans la famille qui m’a accueillie le premier jour. Je n’ai même pas encore atteint la ger que les enfants accourent déjà vers moi en me demandant de rester dormir. Malheureusement je n’ai pas le temps mais je reste tout de même manger. Au menu, de la chèvre. Cela fait en effet un bon moment que j’ai renoncé au mouton. Puis c’est la fin, 4 heures de moto avant d’Oulan Bator durant lesquelles je regarde une dernière fois ces paysages. Je trace une dernière fois MA route.

Voici une petite vidéo de mon périple »