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19 Avril 2020 SRC et confinement, épisode 4 chez Jérémy GUARNONI

L’interview vérité, épisode 4 : Jérémy GUARNONI, cadet des pilotes du Team Webike SRC Kawasaki France Trickstar.
Avant d’évoquer tes occupations « cloisonnées », peux tu nous dire ce que ton nouveau statut de champion du Monde a changé ?

"Principalement, la notoriété et la reconnaissance du milieu... Lorsque j’évoque mon titre de champion du Monde, cela interpelle davantage et je lis le respect dans le regard des autres… Par ailleurs, mon agent a fait le job car mes contrats équipements ont été revus à la hausse. Je suis davantage sollicité par les médias et les promoteurs du Mondial, en atteste le fait que je sois sur les supports de communication de l’ACO. Ces derniers (24H du Mans) se sont toujours servis de mon image et c’est appréciable venant des dirigeants de la plus célèbre course d’endurance du Monde… Enfin d’après moi, je n’ai pas pris le melon !  

Le week-end dernier tu as participé à d’inédites 24H « confinées », tu peux nous en dire un peu plus ?

Oula, je suis bien cramé ! A l’initiative d’Erwan NIGON, j’ai effectivement répondu présent à une authentique course… Virtuelle, mon œil ! Sur home trainer en réseau. Le concept : 40 équipages de 5 (3 pilotes moto + 2 invités vélo de route ou triathlon). 190 KM ont été parcourus par pilote, ça calme ! (900 KM pour l’équipe gagnante). Ok, d’un home trainer à l’autre avec ou sans capteur de watt, il y avait des disparités (relais d’une heure, 5 par pilote) donc ça manquait un peu de fiabilité d’un point de vue règlement technique ! Ceci étant, le but (et le plaisir) étaient ailleurs. Par ailleurs, j’étais dans le même groupe qu’Erwan NIGON mon coéquipier mais contre lui. Ce fut vraiment dur car personne n’a roulé sur un rythme endurance mais sprint !!!!  Ce fut très très éprouvant.

Sans faire de mauvais jeu de mots, tu as atteint ton pic de forme "spécial confinement" avec ces 24H vélo ?

Ca te fait bosser grave ! L’effort est considérable en mode confinement et sans enjeu réel ce n’est pas évident de se lever à 5 heures pour un relais ! On a réussi à retrouver cet esprit de compétition qui nous anime habituellement. Nous sommes tous très contents de cette grande première. Je confirme, le pic perf a été atteint ! Il m’a fallu deux jours pour m’en remettre pour ensuite envisager le décrassage. J’ai l’impression d’avoir fait une overdose de tapis roulant !

Ton esprit de compétition est-il aussi développé « at home » à l’entraînement qu’en saison, arrives tu à repousser tes limites comme en temps normal ou te manque t’il de la niaque, ce qui pourrait être compréhensible vu la situation ?

Je n’arrive pas trop à repousser les limites en confinement, c’est pour cela que ces 24H nous ont été très utiles pour nous sortir de notre zone de confort.
Le confinement à l’Espagnole : L’Espagne est beaucoup plus stricte que la France, avec interdiction de sortir sauf achat courses alimentaires (impossible de se promener, encore moins de footing, etc… ). Les parcs et jardins publics sont aussi fermés. Pas évident pour moi qui habite en appartement et sans balcon mais je relativise car bien entendu je ne suis pas à plaindre !


As tu des conseils à donner pour rendre le confinement moins pesant, en dehors du Scrabble bien sûr !

Chacun a sa vision de la gestion du confinement… En dehors du sport, je joue pas mal aux jeux vidéos, ça m’empêche de tourner en rond ! Dernièrement, j’ai acheté le livre (en Espagnol, l’une des cinq langues parlées par Jérémy) d’un personnage public et anti système narrant les dessous de la télévision et de la politique. J’aime me cultiver mais si je m’intéresse à la politique c’est avec un sens critique afin de ne pas être dans la pensée unique pour me créer ma propre opinion. Par ailleurs et en dehors de la lecture, je recommande une activité physique d’une heure par jour. Le mieux est de se connecter sur Youtube, il y a une multitude de tutos sports pour tous niveaux. Il faut casser la routine, pratiquer son sport en étant relâché, ce sera plus efficace car nous sommes plus détendus et sans stress pendant ce confinement. Pour vivre mieux cette situation inédite, il faut être relâché en se faisant plaisir y compris lors des repas. Il faut l’envisager comme des vacances… Vu que l’on a pas le choix, prenons le du bon côté !

Tu peux aussi envisager une nouvelle alimentation avec de la vraie « cuisine maison » contrairement à la vie habituelle où l’on manque de temps. Enfin je trouve que nous gagnons en qualité de sommeil lors du confinement.

Quels sont tes spots habituellement lors de ton activité sportive hors compétition.

J’habite à Valencia… Je suis un urbain !!! A 20 KM de là, je me rend à Ribera où il y a un circuit de karting et motocross, j’y ai entreposé mes motos dans un garage attenant ( KX 250 cross, Supermotard KX 450 et une 600 sportive. Par ailleurs, mon programme hebdomadaire ? Du sport 5 fois par semaine. 2 voire 3 jours de motocross, du vélo à la maison ou en dehors ainsi que du renforcement musculaire ( je dispose à la salle de musculation d’un programme sportif personnalisé qui me fait travailler les muscles en profondeur d’une façon différente ).

Ton opinion sur le calendrier remodelé par la FIM et EUROSPORT EVENT ?

Ils n’ont pas le choix et font ce qu’ils peuvent, moi je m’adapte sans problème d’autant plus qu'il n’y a pas de concordance de date avec le championnat Superbike Espagnol dans lequel je roule en parallèle de l’endurance. Par ailleurs, deux courses de 24H distantes de 3 semaines ( 29/30 Août pour les 24H du Mans, 19/20 Septembre pour le Bol d’or ) conviennent à notre équipe car nous sommes encore meilleurs sur les courses de 24H que de 8H… Davantage de points seront à distribuer, je ne vois que des avantages avec l’ajout du Bol à la saison en cours.

Le mot de la fin à destination de tes coéquipiers et Gilles STAFLER ton team manager ?

J’ai beaucoup de complicité avec Erwan et David, je considère ce dernier un peu comme mon grand frère. J’ai hâte que ces sensations et bons moments reviennent, nous avons vécu tellement d’émotions ensemble ! L’histoire est loin d’être terminée… Nous avons encore bien des pages à écrire avec notre Kawasaki Ninja ZX-10 RR. Enfin, quand je pense à Gilles, je me dis qu’il faut que je retourne « bosser » et ce n’est pas pour me déplaire. Ceci étant c’est toujours mieux que d’aller à l’usine car je mesure tous les jours et même en ce moment la chance de pouvoir vivre de ma passion !"