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4 Mars 2013 A la découverte de l'Amérique Latine (sem. 9)

Encore une semaine entière sur les pistes de Bolivie pour Maxime Barat et sa Versys. Face à lui des paysages grandioses et l'immensité du pays.
Maxime Barat : « Ma petite balade sur le Parinacota m’a vraiment tuée. J’ai bien mis 3 ou 4 jours à m’en remettre mais cela valait vraiment le coup ! Si c’était à refaire, je le referai sans hésiter mais pas avant un ou deux mois histoire d’oublier un peu la difficulté. En tous cas, j’ai pris la route de Potosi, une chouette ville où je me suis reposé quelques jours. J’en ai profité pour faire refaire de nouvelles plaquettes de freins de ma Versys. Cette fois ci, j’en ai eu pour 2,5 €. Je ne pense pas trouver meilleur marché. J’ai aussi fait faire un petit point de soudure aux valises. Et surtout, je me suis promené dans le marché de Potosi. Un marché où l’on trouve apparemment de tout. Mais malheureusement pas ce que je cherche. Je prépare en fait mon périple dans le Sud Lipez et je cherche un réchaud à alcool. Apparemment on peut en trouver avec un peu de chance. Mais cette fois ci, je n’ai pas de chance. Tant pis, j’achète quand même une casserole, une cuillère et deux-trois bricoles.

Le 21, je pars enfin de Potosi direction le salar de Uyuni. Actuellement inondé, seuls les 4x4 des Tours Operators osent s’aventurer dans cette eau hyper salée. Moi, je tiens trop à ma moto. Mais le coucher de soleil et les reflets de lumières sont incroyables. Finalement je reste là bien après le coucher du soleil, le spectacle est trop beau.

Le lendemain, je prépare mon dernier périple en Bolivie. Une boucle de quelques jours dans le Sud Lipez entre Uyuni et Tupiza. Plus de 700 kilomètres de pistes sans station-service. A San Cristobal je m’arrête acheter des bidons supplémentaires afin d’emporter 30 litres d’essence en plus du plein. Cette fois-ci, c’est bon. Mais après 50 kilomètres de tôle ondulée, je m’aperçois que j’ai perdu un bidon de 10 litres d’essence. Evidemment, avec tous les 4x4 qui passent, il n’a pas fait long feu. Cela compromet ma boucle. Tant pis, je poursuis la route, avec un peu de chance je trouverai de l’essence chez quelqu’un. Sinon j’irai faire le plein au Chili, je ne suis qu’à 400 kilomètres de San Pedro. Le soir je bivouaque non loin de la piste. C’est l’occasion de tester mon super réchaud à alcool. J’ai pris une boite de thon de 200 grammes que j’ai percé régulièrement avec le poinçon de mon couteau suisse en suivant une ligne horizontale à un peu plus de la mi hauteur. J’ai ensuite ramassé une coupelle qui trainait dans les ruelles d’Uyuni. Il ne reste plus qu’à poser la boite sur la coupelle, remplir la boîte d’alcool et en mettre dans la coupelle puis allumer tout ça. Mon riz met un peu de temps à cuire mais ça marche. Après, c’est vrai que le feu n’est pas réglable et l’option micro-ondes n’est pas disponible mais le plus important, c’est que cela marche !

Après une bonne nuit de sommeil, je déjeune avec mes nouveaux amis les lamas. Intrigués pas la tente, ils se sont rapprochés. Mais niveau conversation, … Ça tombe bien, je ne suis pas trop bavard le matin. Puis je reprends la route vers le parc national du Sud Lipez. Je continue ma route à travers ces hauts plateaux et passe le village de Qetana en fin d’après midi. Je m’acquitte des droits d’entrées et plante ma tente quelques kilomètres plus loin. Les deux jours suivants je pars à l’assaut de cet espace désertique. Je passe un petit salar puis vais prendre un bain bien mérité dans les eaux thermales. Je suis à plus de 4000 mètres d’altitude, l’eau est à 40 degrés. Quel pied ! J’irai faire un tour du côté des geysers. Il ne faut quand même pas trop s’approcher car ils rejettent du souffre et cela provoque des maux de têtes si on persiste à rester. On se croirait sur Mars. Enfin j’ai été faire un petit coucou aux flamands roses de la laguna colorada avant de prendre la route de Tupiza.

Finalement j’ai trouvé de l’essence dans une épicerie de Qetena la veille. Je continue donc mon périple comme prévu. Je suis apparemment à 250 kilomètres de Tupiza. Plus que 9 heures de pistes tortueuses si je roule à un bon rythme. Mais les paysages sont tellement beaux que je mettrai deux jours pour faire le trajet. La piste serpente dans les montagnes, c’est vraiment un régal. Mais il faut faire attention, je ne croiserai en tout que 6 ou 7 4x4. C’est pareil pour la nourriture, difficile de se réapprovisionner. Les rares échoppes dans les villages vendent surtout des biscuits et des sodas. Heureusement j’ai pu trouver des œufs et me faire une omelette dans le jardin de l’épicier en question. En revanche, pour les bivouacs, c’est la tranquillité absolue. Cela fait maintenant 5 jours que j’ai quitté Uyuni, j’ai déjà parcouru 700 kilomètres et Tupiza n’est plus qu’à 70 kilomètres soit environ 2heures à un bon rythme. Mais il est déjà 18 heures, je fatigue et la vue est top pour une dernière nuit dehors.

Mais vers 21 heures, un orage de grêle éclate, et met à mal l’étanchéité de la tente qui se remplit d’eau. Rapidement, je range toutes mes affaires dans les caisses en alu et j’attends dans la tente, assis sur l’une d’elle. 2 heures plus tard, cela se termine enfin. J’ouvre alors en grand la tente afin de la faire sécher grâce au vent glacial qui sévit maintenant. Je limite les dégâts mais la nuit a été difficile. Le lendemain, des valises sous les yeux, je roule sur un rythme tranquille sur la piste qui m’amène à Tupiza.

En près de 6 jours, j’aurai parcouru environ 800 kilomètres dans des paysages de rêve. C’est un peu la cerise sur le gâteau pour finir mes aventures en Bolivie. J’ai vraiment eu un gros coup de cœur pour ce pays.

Je serai bien resté plus longtemps mais il arrive un moment où il faut aller vérifier si l’herbe est plus verte chez les argentins. »