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11 Avril 2013 A la découverte de l'Amérique Latine (sem. 14)

Dernière semaine en duo pour Maxime Barat et sa passagère. Pistes impraticables et trek en haut du monde, voila le programme de ce récit.
Maxime Barat : "Cela déjà fait 7 jours que l’on est en vadrouille, une pause s’impose ! Nous décidons de poursuivre vers Huancayo. C’est une ville vraiment glauque. De là, nous devions nous rendre dans la Cordillère blanche pour faire un trek de 3 jours. Mais les distances péruviennes sont énormes alors nous changeons nos plans. Nous allons dans la Cordillère de Yauyos au niveau de Lima mais à 300 kilomètres dans les terres.
Encore une fois, nous allons nous prendre le froid, la grêle et la neige au moment de passer un col à 4300 mètres. Heureusement, les équipements SCOTT sont très polyvalents et en remettant les doublures, il est aisé d’affronter les mauvaises conditions climatiques. Le soir nous dormons à Alis, dernière étape avant le début du trek.

Le lendemain nous nous arrêtons à Viltis pour demander notre chemin pour Tanta. Il nous reste en fait 6 heures de piste jusqu’à Tanta. Sabrina demande alors s’il n’y a pas moyen d’y aller à pied par les montagnes plutôt que d’y monter par la piste. Nous en aurions pour 2 jours alors nous changeons une dernière fois nos plans. Nous laissons la Versys dans la mairie de Vitis et préparons notre sac. Nous accompagnons un local qui part chercher ses vaches dans les montagnes. Une bergère nous rejoint elle aussi pour quelques kilomètres avant de nous abandonner pour son troupeau. Pas de carte du coin, nous allons tout faire au bouche à oreille.

Parti de 3500 mètres nous passons rapidement le cap des 4000 mètres. A 4400 mètres, nous croisons un homme avec ses chevaux. L’ascension est difficile, l’oxygène vient à manquer. L’homme qui nous accompagnait n’a toujours pas récupéré ses vaches qui ont dû s’échapper sur d’autres plateaux. Le temps se couvre. Il m’explique alors la suite du parcours pour les deux jours à venir et me fait un croquis sur la rubrique mots croisés de son journal. Sabrina, qui est moins bien acclimatée que moi aux hautes altitudes, n’est pas très bien alors je monte la tente en vitesse, juste avant que n’éclate un orage de grêle. Il est 16 heures, l’attente va être longue. Pour s’occuper nous tentons de nous faire quelques crêpes mais en vain. A 4550 mètres d’altitude, mon réchaud tire un peu la langue.

La nuit a été fraîche. Après un bon bol d’avoine, nous reprenons l’ascension jusqu’à la Punta. Nous ménageons nos efforts en faisant des pauses toutes les 30 minutes et au bout de deux heures nous nous retrouvons à 4850 mètres d’altitude. Après un peu de jardinage, nous passons le fameux portillon. Nous descendons ensuite un vallon jusqu’à une estancia tenue par deux filles. Rien de luxueux. Une cabane en pierre au toit de chaume avec des animaux autour. Nous prenons à gauche selon leurs indications et nous faisons une pause à midi au bord de la lagune Pariah. Régulièrement nous sortons notre précieux plan et nous demandons notre chemin dès que nous le pouvons. Nous arrivons finalement à l’estancia au toit en tôle où il n’y a personne. C’est bien dommage car nous devions y demander la bifurcation pour Tanta. Il est 15 heures, un orage se prépare et nous nous réfugions dans la tente.

Cette nuit j’en ai bien bavé, impossible de fermer l’œil, je suis sans énergie et n’en mène pas large. Nous partons vers 8 heures en suivant la rivière faute d’indication. Nous trouverons bien une autre estancia. 3 heures plus tard, nous avons rejoint la piste de Tanta mais nous sommes 10 kilomètres trop à l’Ouest. La chance nous sourit tout de même car nous sommes par la même occasion plus proche de la lagune Cochepapa que nous voulions aller voir. Nous suivons une petite piste durant près d’une heure avant de se retrouver bloqués par un gué. Au moment où nous allions tenter la traversée, un homme à cheval arrive et traverse le gué. Nous courons alors derrière pour lui demander s’il n’y a pas un autre chemin. Il nous conduit au sentier un peu plus haut qui nous conduira à un pont naturel. De vallon en vallon, des vaches, des chevaux et des moutons. Mais après 3 heures de marche, toujours pas de lagune.

Nous continuons, il est 13 heures et nous avons faim. Vers 15 heures, nous croisons enfin quelqu’un et nous arrivons à la lagune après 5 heures de marche. A 16h30, nous arrivons affamés au village de Vilca. Tout est fermé mais, par chance, nous embarquons dans la benne d’un camion qui part pour le prochain village. 1 heure sur les pistes chaotiques du coin. Le ravin est tout proche, c’est encore plus impressionnant quand on ne conduit pas.

A Huancaya, nous prenons d’assaut le seul restaurant pour une énième truite avant de terminer notre périple en voiture jusqu’à Vilca. Le lendemain, nous repart pour Lima où Sabrina doit prendre son avion pour rentrer en France.

Les 3 semaines en sa compagnie sont vite passées. Nous faisons une dernière étape à Catawasi, station balnéaire locale par excellence. Nous avons du mal à revenir à la civilisation après 3 jours au fin fond des montagnes avec les bergers. Nous nous sentons moins à notre aise ici. Puis c’est le retour à Lima. Il me reste 2 mois en solo avant la fin de mon périple.

Prochaine étape Huaraz et la Cordillera Blanca."